À la rédaction : Christine Palmiéri.
À la mise en ligne et au traitement des fichiers : Jason
Martin.
Dans ce numéro d’Archée, nous revisiterons une production multidisciplinaire et un livre visionnaires – « Le pavillon Philips » (Le Corbusier, Xenakis et Varèse) à l’occasion d’une analyse de Pierre Boudon, et L’intelligence collective de Pierre Lévy, dont Marc Joly-Corcoran rend compte dix ans après sa publication –, qui ont contribué a fondé l’histoire de l’art des nouvelles technologies et dont la pertinence se vérifie encore aujourd’hui. À l’opposé, Denyse Therrien et Mathilde Tassel observent des productions actuelles, préoccupées par les phénomènes d’incarnation et réalisées selon des techniques et des procédés traditionnels, mais contaminées par l’esthétique des arts numériques ou utilisant les nouvelles technologies médiatiques comme mode de diffusion. Ces emprunts et échanges témoignent de la permutation des esthétiques et de l’adaptabilité aux technologies électroniques telles qu’imaginées par les créateurs du Pavillon Philips et par le concept d’intelligence collective.
L’avènement des nouvelles technologies de la conception architecturale (Greg Allen, UN Studio, Nox Arkitekten) au moyen de formules algorithmiques nous rappelle une expérience historique cruciale : la conception du Pavillon Philips (Exposition Universelle de Bruxelles, 1958) par Le Corbusier, Xenakis et Varèse. Il s’agissait d’une véritable expérimentation multimédia dont notre analyse cherche à restituer l’économie complexe entre ceux-ci.
À la fois actuel et visionnaire, cet ouvrage de Pierre Lévy propose un nouveau cadre socio-anthropologique, qui tient compte des avancées récentes dans le champ des technologies de la communication, le terreau qui fit naître l’ère cyberculturel. Les notions qui y sont développées, telles que l’intelligence collective, l’espace du savoir, la ciné-carte et la cosmopédie, sont inscrites par Lévy dans la continuité historique des rapports qu’entretient l’homme avec les autres et son environnement depuis le début de son existence. De la Terre au Savoir, en passant par le Territoire et la Marchandise…
Selon de multiples scénarios, l’évolution du travail photographique de Nathalie Daoust est abordé ici. Si antérieurement sa production faisait écho à une esthétique surréaliste donnant l’impression d’une grande maîtrise des technologies numériques, celle des dernières années propose des portraits noirs et blancs colorisés de couleurs pastel qui contrastent avec la dureté des lieux clos où elle capte l’essence de ses sujets. Sa plus récente production, Frozen in Time constitue un intermède étonnant, une « respiration » sans pour autant dégénérer dans le trivial ou l’obscène. Cette permutation des esthétiques, observée dans le courant de cette production, pervertie nos références et nos sens aiguisés face aux effets des technologies nouvelles et traditionnelles.
La production de plastinats de Von Hagen soulève bien des questions et provoque encore des polémiques autant dans le milieu de l’art que celui de la science. En cette ère du numérique où chacun peut se prévaloir d’un avatar électronique, comment expliquer cet engouement pour ce retour à la chair, cette projection dans le cadavre. Nous verrons comment ce concept de conservation de la chair aussi traditionnel que celui la momification se trouve à utiliser les nouvelles technologies multimédiatiques à des fins pédagogiques. Nous en retiendrons l’aspect artistique qui s’en dégage malgré tout.
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L'équipe - Archée
Cette publication a été rendue possible
grâce au soutien financier du Centre interuniversitaire des
arts médiatiques (CIAM, Montréal), de la Faculté des arts de l’UQAM, de la Chaire du Canada en esthétique et poétique de l'UQAM, ainsi qu’à une subvention, pour une neuvième année consécutive, du Conseil des arts du Canada (CAC) .