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                 • • •  revue d'art en ligne : arts médiatiques & cyberculture


Juin 2014

 

Pour nos lecteurs d’outre-mer, Archée tient à souligner qu’en ce Printemps numérique Montréal est bousculée par de nombreux évènements artistiques, tels que la BIAN, Chromatic, Mutek et Elektra, Sight and Sound, Symposium IX, etc. qui investissent Musées, Galeries, Centres d’art, Maisons de la Culture, Institutions, Cinémathèque et Places publiques dans un parcours éclaté entre ateliers et diffusions d’œuvres en tout genre réunissant des artistes de partout.
Un dossier ultérieur sera consacré à quelques unes de ces productions. En attendant nous présentons dans ce numéro des artistes français qui manipulent et réactualisent, avec des dispositifs numériques interactifs, des œuvres cinématographiques.
Archée interroge Thierry Fournier et Pierre Carniaux, qui ont coréalisé l’œuvre duale, Last Room/Dépli, dont François Prud’homme tire une réflexion.
Louise Poissant interroge les intrigantes manœuvres que Thierry Guibert inflige à des œuvres emblématiques de l’histoire du cinéma pour produire à son tour des œuvres singulières.

 

 

Last Room / Dépli

 


 

Dépli, un cinéma « jouable »

Entrevue avec Thierry Fournier

Christine Palmiéri

Depuis plus de quinze ans Thierry Fournier expérimente plusieurs genres de dispositifs et d’installations de nature interactive alliant, théâtre, cinéma, vidéos, musique, performance dans des œuvres in situ, virtuelles ou en réseau sur le web, qu’il réalise seul, parfois en dialogue avec des artistes et des projets qu’il propose en tant que commissaire, en explorant la dimension spatio-temporelle dans laquelle ils évoluent en temps réel. Il interroge la « profondeur de temps », donne l’illusion de pouvoir suspendre le cours du réel, de le fictionnaliser en une dimension ludique accentuée par l’aspect éphémère des expériences, impliquant toujours le spectateur-joueur.
Dépli œuvre crée sur iPad, dont il signe une partie de la musique, propose de déconstruire et reconstruire, de façon non-linéaire, le film Last Room de Pierre Carniaux en mélangeant les plans, leur sens et leur vitesse sur un écran de salle de cinéma, de télé, d’ordinateur par une simple manipulation tactile proposant une façon sensuelle d’expérimenter un « cinéma jouable » dans un lieu public ou privé. Il dit : « Last Room a un côté choral. Ces histoires peuvent être associées et découvertes dans des ordres variables. Avec Dépli on peut réécrire le film avec le toucher. Les gens se retrouvent en situation de jeu, au sens musical du terme, à l’intérieur d’un film, invités à explorer et à tracer leur propre parcours ». [suite...]

 


 

Last Room, un « cinéma de poésie »

Entrevue avec Pierre Carniaux

Christine Palmiéri

Après une carrière de comédien, principalement de théâtre, et un passage par la danse contemporaine Pierre Carniaux décide d’aller au-delà de l’incarnation de personnages et de réaliser ses propres films afin d’exprimer ses idées, ses passions et ses obsessions.
Dans Last Room, il donne la parole à des comédiens japonais dans des chambres d’hôtel, où chacun évoque sa vie dans des récits intimes qui témoignent du quotidien, du travail et de la politique, en même temps qu’une histoire collective parfois conflictuelle en relation avec l’histoire de Gunkanjima, île de mineurs au large de Nagasaki, qui n’est pas sans rappeler L’île des morts de Boëcklin. Entre fiction et documentaire, c’est par le biais d'une esthétique poétique, brute et sensuelle à la fois que la relation entre le collectif et l’intime transcende cette quête identitaire. Les nombreux plans-séquences s’organisent et s’emboitent par capsules à l’image d’un hôtel vu en coupe longitudinale où chaque plan peut être déplacé. Le film trouvent ainsi un écho dans l’œuvre Dépli, avec laquelle il dialogue, avec ses possibilités d’organisation, superposition et juxtaposition spatiales, temporelles et sonores. « Travailler en parallèle au film et à la pièce interactive m’a aidé à libérer mon geste. C’est extrêmement difficile pour un artiste ou réalisateur de clore un travail, de fixer une forme. Là, au contraire, j’avais sans arrêt à l’esprit que les choses ne seraient pas figées », dit-il. [suite...]

 


 

Déployer le cinéma :
un dialogue entre sensualité et poésie

François D. Prud’homme

S’inspirant de l’histoire du cinéma, entre expressionnisme allemand et panthéisme russe, entre le jour et la nuit, la nature et la civilisation, Pierre Carniaux offre un film qui parle sans jugement exécutoire des souvenirs de notre humanité en régression constante vers son origine animale. Une sorte d’involution qui se nie elle-même mais qui, dans la grande roue du Dharma, permet un espace de liberté, à l’instar de l’application Dépli, pour créer soi-même l’œuvre ouverte de notre existence future. [suite...]

 


 

Manipulations et manœuvres

Louise Poissant

Des installations récentes de Thierry Guibert présentent une série de manœuvres et de manipulations faites sur des réalisations emblématiques de l’histoire du cinéma. Ces manipulations, initialement mécaniques, sont revisitées par Guibert et reprises avec des procédés numériques notamment dans l’exposition l’Entre-images au bel Ordinaire à Billière en France. [suite...]

 

 

Rédactrice : Christine Palmiéri
Webmestre : Alexandre Jimenez

 



 


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Cette publication a été rendue possible grâce au soutien financier d'Hexagram|CIAM, du groupe de recherche des arts médiatiques (GRAM), de la Faculté des arts de l'UQAM, de la Chaire du Canada en esthétique et poétique de l'UQÀM (CEP), ainsi qu'à une subvention, pour une douzième année consécutive, du Conseil des arts du Canada (CAC).

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