Mars 2013
Pour ce premier numéro de l’année, Archée dévoile son nouveau design et présente un portfolio réunissant des œuvres de Mariza Rosales Argonza, artiste, commissaire et historienne de l’art qui signe, avec Analays Alvarez Hernandez un dossier qui porte sur les consolidations des technologies médiatiques dans l’art latino-américain. Erandy Vergara en brosse un bref historique et analyse deux œuvres d’Erick Meyenberg, Inbal Miller celles de Fernando Llanos et Mariza Rosales Argonza s’entretient avec Claudia Bernal. En hors-dossier, un compte-rendu du collectif L’Ère post-média. Humanités digitales et Cultures numériques, dirigé par Jean-Paul Fourmentraux, que recense Tatiana Burtin.
Hétérogénéité de
l'art contemporain
latino-américain :
consolidation
des technologies
Les textes qui intègrent ce deuxième et dernier volet du dossier Hétérogénéité de l’art contemporain latino-américain explorent la systématisation et l’expansion des technologies médiatiques en Amérique latine à travers quelques exemples issus du contexte mexicain. L’objectif est de constater l’impact et la profondeur discursive d’un type d’œuvre en constante quête de nouveauté, qui brouille inéluctablement les frontières entre art et technologie; d’un type d’œuvre qui suscite encore beaucoup de questions : si les médiums évoluent, les inquiétudes artistiques restent-elles les mêmes ? Ces œuvres engagent-t-elles véritablement la réflexion ou gravitent-t-elles sur la prouesse technique de leur genèse ? À quelles alternatives recourent les artistes latino-américains pour répondre aux standards d’un type d’œuvre qui mobilise, en règle générale, des ressources financières non négligeables ?
Le portfolio de l’artiste Mariza Rosales Argonza ouvre ce numéro. Ses photographies numériques, manipulées à l’aide de différentes techniques artistiques traditionnelles, problématisent le rôle habituellement réservé aux femmes dans l’imaginaire populaire mexicain. Transfiguration et intertextualité ponctuent l’étendue de sa pratique photographique.
Cherchant à mettre en exergue les zones de convergence entre les nouvelles technologies et les discours traditionnels, plutôt qu’à répondre à l’entièreté de ces interrogations, l’historienne de l’art Erandy Vergara se penche sur deux installations de l’artiste mexicain Erick Meyenberg. Ces œuvres explorent les réminiscences du passé dans notre présent, plus précisément la présence du discours historique des mixtures et préjugés raciaux dans nos sociétés contemporaines. Meyenberg utilise des bandes de LEDs (Light Emitting Diodes) afin d’explorer la transformation de la couleur en temps réel. Cette technologie lui procure un langage non figuratif pour accentuer l’irreprésentabilité du discours racial. L’artiste, confronté à l’absurdité de rendre en images un tel discours, se résout à offrir au spectateur la possibilité d’en faire l’expérience.
L’historienne de l’art Inbal Miller, pour sa part, entreprend l’analyse de la démarche vidéaste de l’artiste mexicain Fernando Llanos. Par l’entremise de son alter ego, The Videoman, Llanos repousse les limites de la vidéo-intervention dans des contextes urbains hétéroclites (Brésil, Mexique, Espagne, etc.). Son alter ego, qui côtoie la figure du flâneur de Walter Benjamin, se définit comme un nomade et un super-héros des médias. Le spectateur devient acteur dans des projections qui établissent un lien concret avec le panorama historique de la ville où elles s’inscrivent et se déroulent. The Videoman est un agent de l’intervention, un objet, un fétiche. Et la transgression constitue son terrain de jeu.
Nous avons décidé d’ouvrir un troisième pôle thématique portant sur l’expérience des artistes d’origine latino-américaine en diaspora. Mariza Rosales Argonza, aussi historienne de l’art et commissaire d’exposition, s’entretient avec l’artiste multidisciplinaire d’origine colombienne Claudia Bernal, dont nous avons présenté le portfolio dans le premier numéro de ce dossier. Rosales et Bernal débattent de la manière d’incorporer les technologies médiatiques à la démarche d’un artiste formé en arts visuels. Dans les faits, les nouvelles technologies s’hybrident dans la production interdisciplinaire de Bernal. L’artiste s’en sert dans leur variante low-tech; elles sont support, et uniquement support, des sujets qui nourrissent son univers créatif (l’appartenance culturelle, les conflits sociaux et politiques, les déplacements forcés de populations, la violence faite aux femmes, etc.). En outre, l’entretien met en évidence la position de Bernal vis-à-vis de la tradition artistique latino-américaine et de l’apanage que lui accorde son identité métissée.
Pour clore ce panorama des arts médiatiques, une deuxième contribution d’Erandy Vergara trace une cartographie des arts électroniques au Mexique entre 1960 et 1980 à partir d’une sélection d’artistes pionniers.
Mariza Rosales Argonza et Analays Alvarez Hernandez
Erick Meyenberg: Race Discourse in Present Continuous
Erandy Vergara
This essay discusses two immersive installations by Mexican artist Erick Meyenberg. I argue that both Return to the Present (2011), and Étude taxonomique et comparative entre les castes de la Nouvelle Espagne et celles du Mexique contemporain (2010) provide critical insights into the historical roots of the racial constructs that still prevail in contemporary societies. [suite...]
Fernando Llanos AKA "The Videoman"
Miller Inbal
This essay analyzes the work of the mexican video artist Fernando Llanos through his alter ego The Videoman. His videointerventions have diferent levels of lecture: the fact that he intervenes social space to project his films and the way he becomes the art object in a form of fetish. [suite...]
L'art comme activité réflexive. Laboratoire d’identités :
un entretien avec Claudia Bernal
Mariza Rosales Argonza
Claudia Bernal, artiste plasticienne interdisciplinaire, présente depuis 17 ans des œuvres qui explorent la fragmentation sociale et culturelle. Bernal propose des questionnements sur l’individu et le contexte dans une pluralité d’approches esthétiques et une variété de supports, comme la peinture, l’installation, la vidéo et la performance. Les tensions, les relations sociales et les concepts tels la migration, l’identité, le mouvement, la violence et l’espace sont au cœur de sa démarche artistique. Bernal crée et habite des espaces auxquels elle donne un sens, en agençant des éléments chargés de symboles aux multiples lectures et où elle inscrit ses réflexions en une sorte de mise en scène. [suite...]
Electronic Traces: Archaeological Perspectives of Media Art in Mexico
Erandy Vergara
Since the late 1960s, Mexican artists increasingly began to experiment with electronic technologies, making traces that have faded in and out over the years, and have left a fertile terrain for historical and critical inquiry. Mapping these histories—whether under the theoretical framework of media archaeologies as elaborated by Erkki Huhtamo or Siegfried Zielinski, or following other navigational principles and methodologies—remains a collective project. In such an effort, this paper discusses the pioneering work of artists living in Mexico City, as they made their way into a mainstream art world which was originally reluctant to investigate the ontology of the experiences produced in the evolving relationship between artists and new media. For reasons of space and time, I have only focused on a limited number of artists working from the 1960s to 1980s and have sketched a rough, if subjective, map with more gaps than absolute truths. [suite...]
Tatiana Burtin
L’Ère post-média. Humanités digitales et Cultures numériques, dirigé par Jean-Paul Fourmentraux, chercheur à l’EHESS, regroupe dix chapitres de divers contributeurs qui s’intéressent à la mise en scène des nouveaux médias et à la « pratique » d’une culture numérique en constant déploiement, à travers l’urbanisme, la politique, le spectacle vivant, la musique, le cinéma, les jeux vidéo ou Internet. L’angle sociologique ordonne toutefois l’éclectisme de l’ouvrage, et fait dialoguer ces articles entre eux pour enrichir la perspective du lecteur sur son environnement, en lui offrant des points de vue larges ou plus centrés sur les principales questions de la sociologie contemporaine en matière de médias. [suite...]
Rédactrice : Christine Palmiéri
Webmestre : Alexandre Jimenez
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Cette publication a été rendue possible grâce au soutien financier d'Hexagram|CIAM, du groupe de recherche des arts médiatiques (GRAM), de la Faculté des arts de l'UQAM, de la Chaire du Canada en esthétique et poétique de l'UQÀM (CEP), ainsi qu'à une subvention, pour une douzième année consécutive, du Conseil des arts du Canada (CAC). |
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