Le living cinema de Pierre Hébert ou l’expérimentation d’une méditation téléguidée

Louise Boisclair


À de grands intervalles dans l’histoire se transforme en même temps que le mode d’existence le mode de perception des sociétés humaines.

Walter Benjamin

Between Science and Garbage

Depuis 2001, le cinéaste d’animation, graveur de pellicule, durant plus de trois décennies et prix Albert-Tessier du Québec 2004, Pierre Hébert, anime des performances d’un genre nouveau, seul ou avec le musicien américain Bob Ostertag, à l’invitation de nombreux festivals internationaux. Lors du Festival du nouveau cinéma à Montréal en 2007, l’Office national du film du Canada a procédé au lancement d’un coffret rétrospectif de son œuvre cinématographie. En lien avec la performance « Fantômes » – « Le Métro reloaded » exécutée en compagnie de Robert Marcel Lepage et René Lussier (2007) à la Société des arts technologiques de Montréal et de sa performance « Seule la main », avec la musique enregistrée de Stefan Smulovitz, en ouverture du colloque Pratiques orales du Cinéma, à la Cinémathèque Québécoise –, nous explorons les questions suivantes et l’écho qu’elles suscitent.

Pierre Hébert en performance

Que donne à voir et à entendre Pierre Hébert lors d’une performance de living cinema 1 ? Comment définir le living cinéma? Et quel effet exerce-t-il sur le spectateur? À la suite de la description de deux performances originales, Herqueville (2005, 2007) et Between Science and Garbage (2003), nous tirerons quelques lignes en guise d’éléments de réponse.

Herqueville 

Between Science and Garbage 

Living Cinema dites-vous? 

L’écran : espace potentiel de méditation téléguidée 

Extraction du sens 

 

NOTE(S)

1 Expression intraduisible en français tel qu’analysé plus loin dans le texte.

2 Commune française de Basse-Normandie,

3 Deux extraits de Between Science and Garbage sont offerts sur You Tube à l’adressse :

http://www.youtube.com/watch?v=xVk0QqY9A6s et http://www.youtube.com/watch?v=JdviUBSlH-I&mode=related&search=

4 Saisissement est un terme emprunté à Michel de M’Uzan dans L’Art et la mort et repris par Didier Anzieu dans son ouvrage Le Corps de l’œuvre.

5 Pierre Hébert (2005) Corps, langage et technologie, Montréal, Les 400 coups, 210 p., p. 205.

6 Louise Poissant, « Les écrans vecteurs de plasticité », 319-332 pp. in Plasticité, Sémiotique et Nouvelles Technologies, Visio, vol. 9, nos 1-2, printemps-été 2004, Québec, Presses de l’Université Laval.

7 Louise Poissant, « Interactivité : du gadget à l’embrayeur », in PROULX, Serge, POISSANT, Louise et SÉNÉCAL (dir.) 2006, Communautés virtuelles : penser et agir en réseau, Presses de l’Université Laval, Coll. « Laboratoire de communautique appliquée », 378 p.

Louise Boisclair est artiste multidisciplinaire, auteure et chercheure. Parallèlement à sa carrière en communication, elle complète une maîtrise en études littéraires, un perfectionnement en arts visuels et médiatiques et quatre séminaires de doctorat en études et pratiques des arts, en sociologie et en études littéraires à l‘UQAM. Depuis 2006, elle dirige les Ateliers LE CHEVAL DE TROIE. Elle travaille à la phase finale d’un interconte numérique. Elle pratique également la peinture gestuelle et le mandala, offre des ateliers et publie des articles dans le domaine des arts. Ses recherches portent sur le travail artistique et l’impact du numérique sur le processus de création.

 

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